Une leçon d’agrégation : La liberté des Pleurs et le rossignol en cage

Nous donnons ci-dessous un texte à paraitre  dans le numéro 4 de J’écris pourtant, Cahiers de la Société des Études Marceline Desbordes-Valmore, tiré de la leçon donnée par Vincent Décamps en 2023 à l’oral de l’agrégation des lettres modernes, où il a été reçu premier, ainsi qu’une introduction par Christine Planté.

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« Les roses de Saadi. » Pour une lecture renouvelée

Christine Planté

« Les roses de Saadi » est sans doute le plus célèbre poème de Marceline Desbordes-Valmore. Publié dans son dernier recueil posthume qui a paru en 1860, un an après sa mort, sous le titre de Poésies inédites, il a depuis très souvent été mis en musique, lu, chanté, reproduit dans des anthologies ou dans des livres de classe, appris par cœur…

On a voulu généralement y voir l’expression directe d’une sensualité féminine exacerbée, et un exemple de poésie lyrique dans ce qu’elle aurait de plus caricatural. Une planche du dessinateur Gotlib a contribué à diffuser cette image à la fin du siècle dernier, faisant rire les lecteurs à bon compte – et en dissuadant beaucoup d’aller au-delà.

Mais en dépit de cette célébrité, ou plutôt à cause d’elle, ce court poème qu’on croit si bien connaître est rarement vraiment lu – ou écouté – avec attention. Les lecteurs et lectrices qui veulent bien s’y arrêter découvrent à quel point dans sa brièveté – neuf alexandrins –, son apparente simplicité – lexicale et syntaxique – et son traitement déconcertant des images, le poème échappe, se dérobe. Sa lecture, jamais close, semble toujours à reprendre.

Pour rouvrir cette lecture et sans prétendre en arrêter ni en épuiser le sens1, on proposera ici de l’aborder sous plusieurs angles. Et parce que l’insaisissable commence dès son titre, « Les roses de Saadi », on s’intéressera d’abord, dans un premier volet, au poète persan Saadi, à la façon dont il a été connu et traduit en France, à celle dont Marceline Desbordes-Valmore a pu le découvrir – avant de revenir sur ce qu’elle en a fait.

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Comment l’appelez-vous ?

Quand on parle de Marceline Desbordes-Valmore ou qu’on écrit à son sujet, on se heurte très vite à une difficulté : comment l’appeler ? La question se pose avec insistance, tant pour le nom propre que pour le nom commun qui la désigne dans son activité poétique.

Melle D., Marceline Desbordes, Mme Valmore, Desbordes-Valmore, Marceline…

Le problème du double nom se pose évidemment pour un grand nombre de femmes écrivains, particulièrement au XIXe siècle. Celles qui signent leurs textes, ce qui suppose qu’elles aient renoncé à recourir à l’anonymat ou au pseudonyme, se trouvent en cas de mariage confrontées à un choix lourd de conséquences. Si elles suivent l’usage et abandonnent le nom de leur père pour porter celui de leur mari, cela implique que celles qui avaient déjà publié auparavant changent de nom d’auteure, ce nom qui rend manifeste la continuité de l’œuvre au fil du temps pour les lecteurs

… La suite de l’article de Christine Planté dans le deuxième numéro du Bulletin de la Société des études Marceline Desbordes-Valmore (pages 5 à 9).

Un rêve étrange. Fragment du 21 mai 1831

Dans de nombreux poèmes de Marceline Desbordes-Valmore on trouve l’évocation de rêves, saisissante parfois « comme chez nul autre poète, sinon Nerval », écrit Yves Bonnefoy qui voit dans le Rêve intermittent d’une nuit triste « vraiment un extraordinaire poème, aux limites presqu’extérieures de la poésie d’Occident ».

Trace remarquable de l’intérêt de Marceline Desbordes-Valmore pour le rêve et de l’importance de celui-ci pour son écriture, nous reproduisons un récit daté de mai 1831, – soit d’un moment où il n’est pas encore, en France, d’usage fréquent pour les écrivains de transcrire leurs rêves. La poète semble avoir noté, sur le vif, un rêve dans lequel son amie d’enfance Albertine Gantier (morte depuis douze ans), lui annonce qu’elle « viendra la chercher » un an plus tard.

… La suite de l’article de Christine Planté dans le deuxième numéro du Bulletin de la Société des études Marceline Desbordes-Valmore (pages 18 à 25).

Marceline Desbordes-Valmore : une poète naturelle ?

Héloïse Metzlé a soutenu, sous la direction de Madame Sarah Nancy à l’université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, un mémoire de Master 1 intitulé « Enjeux du naturel dans l’ethos poétique de Marceline Desbordes-Valmore ». Elle en présente ici le sujet et les principales conclusions.

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